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Les rédactions de la PQR sont « au front » depuis le début du confinement dans des conditions souvent très difficiles. 366 vous propose de rencontrer régulièrement les acteurs de ces rédactions en première ligne de l’information et des solidarités locales.
JEAN-NICOLAS BAYLET, DIRECTEUR GÉNÉRAL, GROUPE DÉPÊCHE DU MIDI
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Quelles sont les principales initiatives prises par le journal depuis le début du confinement ?
Nous sommes plus que jamais aux côtés de nos lecteurs durant cette crise sanitaire. La Dépêche leur propose des visioconférences d’experts pour répondre à toutes leurs questions. Ces moments d’échanges portent sur différents thèmes : informations sur le coronavirus, vie en confinement, école à la maison, argent, vie pratique… Les premières sessions ont rencontré un vif succès et la rédaction poursuit cette démarche en adaptant les thèmes de chaque visioconférence aux demandes de nos lecteurs. Sur Midi Libre nous avons lancé “Les Ondes Positives” pour permettre à tout un chacun de laisser un message d’encouragement à nos héros du quotidien, en première ligne face au COVID-19. Le principe est simple : un numéro et une boîte vocale sont dédiés aux messages de la population locale. Enfin nous avons créé un hashtag #Restonsunis qui fédère autour de nos titres pour créer des moments de proximité et accompagner nos lecteurs, saluer les initiatives de solidarité, mettre en lumière les messages positifs, favoriser l’entraide et fédérer nos collaborateurs pour conserver le lien dans un dispositif de télétravail.
Vis-à-vis des rédactions, quel est le mot d’ordre sur le traitement de l’actualité ?
Il est double : proximité et solidarité. Dans cette période de crise, nous convoquons nos fondamentaux qui sont ceux de la PQR. Depuis que le chef de l’Etat a ordonné le confinement, le besoin d’informations de nos lecteurs, sur le print comme sur le web, est considérable. Malgré les difficultés du moment, nos lecteurs se déplacent et font l’effort de se procurer leur journal. Mais passé le choc du confinement, de l’ampleur de l’épidémie et de ses conséquences, nous constatons que les centres d’intérêts de nos lecteurs ont changé. Ils attendent que nous leur parlions du coronavirus dans leur quartier ou leur village, que nous leur présentions les femmes et les hommes qui, tout près de chez eux, combattent le virus et sa propagation. Ils veulent qu’au quotidien nous les aidions à traverser cette épreuve. C’est la consigne donnée aux rédactions en chef. Les courriers de remerciements que nous adressent nos lecteurs sont pour nous un encouragement et une récompense.
Dans le contexte actuel comment réagissez-vous pour continuer à diffuser le journal ?
Nous avons adapté toute notre organisation pour continuer la diffusion du journal. Le télétravail a été mis en place partout où cela a été possible afin de réduire le nombre de collaborateurs présents dans nos locaux. Pour les personnes sur place, les gestes barrières sont appliqués par tous. En parallèle, nos journaux sont imprimés sur une seule rotative en mono cahier et certaines éditions ont été rassemblées pour faciliter notre production. Concernant la diffusion, nous sommes au contact de nos réseaux de point de vente et nous avons sensibilisé nos porteurs à l’importance de leur mission qui maintient le lien social pour un grand nombre de nos abonnés.
La lecture numérique explose. Quelles sont les progressions les plus marquantes (abonnements, PDF, sites et applis) ?
Depuis le début du confinement nous avons constaté de fortes progressions sur nos supports web. Nos audiences numériques sont excellentes et nous avons réalisé au mois de mars les plus hauts scores de notre histoire en dépassant les 55 millions de visites sur ladepeche.fr, 26 millions sur midilibre.fr et 14 millions sur lindependant.fr. Par ailleurs, la souscription d’abonnements numériques présente des taux de conversion 2 fois supérieurs à notre tendance habituelle.
Pour finir, avez-vous un message d’espoir, une vision positive à nous partager ?
Cette période est à la fois effrayante et passionnante par son caractère inédit. Alors que nous sommes plongés depuis plusieurs années dans une crise sans précédent qui nous oblige à nous transformer, nos entreprises de presse ont su faire preuve d’une agilité exceptionnelle. En effet, en quelques semaines seulement, nous avons mis en place des organisations légères, en mode start-up, simplement habitées par une volonté collective de poursuivre notre mission d’information. Nous venons de démontrer notre réactivité et notre capacité d’innovation, dans le respect de nos valeurs avec comme résultat une explosion de nos audiences et de nos souscriptions numériques. Pour ceux qui doutent encore de l’avenir de la presse, je crois que c’est une belle leçon…
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