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Les rédactions de la PQR sont « au front » depuis le début du confinement dans des conditions souvent très difficiles. 366 vous propose de rencontrer régulièrement les acteurs de ces rédactions en première ligne de l’information et des solidarités locales.
GABRIEL D’HARCOURT, DIRECTEUR GENERAL, LA VOIX DU NORD
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Quelles sont les principales initiatives solidaires prises par le journal depuis le début du confinement ?
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En ces temps de crise, je crois en effet que le rôle du média régional est non seulement d’informer – son métier de base – mais également, plus que jamais, d’être utile à la population, et initiateur d’actions solidaires. D’où plusieurs initiatives de La Voix du Nord en la matière depuis le début de la crise, parmi lesquelles :
– l’ouverture d’une cagnotte Leetchi, en partenariat avec les « petits frères des pauvres », pour financer 400 abonnements à la Voix du Nord (vendus à prix coûtant) à des personnes âgées isolées, en situation de précarité
– le lancement d’une édition exceptionnelle du Trucmuche (notre grand jeu annuel, depuis 1970), rebaptisé « Trucmuche solidaire », dont les gains (via les audiotels et sms) seront intégralement reversés à la « Fondation de France Nord »
– l’opération « mairies solidaires » qui consiste à ce que les mairies qui le souhaitent distribuent des journaux aux personnes isolées de la commune, avec les repas de midi. Les bénéfices de la vente sont reversés au fonds de dotation du « CHU de Lille ».
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Vis-à-vis des rédactions, quel est le mot d’ordre sur le traitement de l’actualité ?
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Cette actualité est exceptionnelle. Elle est certes très contraignante dans son traitement. Mais elle peut être très riche dans son contenu, par son caractère inédit. Libre aux journalistes de se laisser guider par leur instinct, leur curiosité, leur sensibilité. Et leur passion d’informer. Cela donne des résultats formidables et, contrairement à ce qu’on pouvait craindre, les contenus ne s’appauvrissent pas au fil du temps. C’est même le contraire, on fait des journaux passionnants, en ce moment et les lecteurs nous le font savoir. Par ailleurs, on insiste sur l’utilité de nos contenus. Dans cette situation de… (dans le Nord, on dit « de brin »), on doit donner des coups de mains à nos lecteurs. Notre page Facebook « entraide lecteurs » lancée dès le début du confinement en est un exemple. Elle a énormément de succès, et les équipes qui l’animent ont dû être renforcées.
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Dans le contexte actuel comment réagissez-vous pour continuer à diffuser le journal ?
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Dès les premiers jours, nous nous sommes mis dans des configurations spécifiques (regroupement d’éditions, notamment) de façon à assurer la production et la diffusion du journal sur le long terme. Et ça tient bien. Notre diffusion est constituée à 85% de portage à domicile. Depuis le début, nos 1100 tournées quotidiennes (7 jours sur 7) sont assurées avant 7h30 du matin dans toute la région. Notre réseau de distribution, constitué d’indépendants, a une fois de plus montré sa force et sa fiabilité. Ils font d’ailleurs partie de nos #hérosduquotidien mis en valeur sous forme de posters chaque jour en der du journal, ainsi que nos diffuseurs de presse.
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La lecture numérique explose ; quelles sont les progressions les plus marquantes (abonnements, PDF, sites et applis) ?
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C’est tout le paradoxe de la situation. Nos revenus souffrent (notamment du fait de la chute de la publicité et de l’impact du confinement sur les ventes en magasin), mais nos contenus n’ont jamais eu autant de succès, grâce au digital. Les pressions sont d’ailleurs nombreuses pour que nous les mettions à disposition gratuitement, preuve de leur utilité publique. On n’a jamais eu autant besoin de presse : de l’info fiable, de la proximité, de l’entraide, et cela se voit dans nos audiences digitales. Au plus fort de la crise, nos audiences ont doublé, passant de 600 000 VU/jour à 1 200 000 VU/jour ! Et ce pendant plusieurs jours. Quant à nos abonnements digitaux, ils ont été multipliés par 4 ! Cette crise est également l’occasion d’accélérer la digitalisation de nos contenus. Plusieurs projets (la reprise quotidienne du JT de notre chaîne TV sur le site, la rubrique « jeux en ligne », la production de vidéos, …) s’en sont trouvés accélérés. Cela explique également ces performances.
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Pour finir, avez-vous un message d’espoir ou une vision positive à nous partager ?
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J’aime bien cette idée que les crises sont des générateurs de bonne surprise. Sans sous-estimer les dégâts, qui vont être extrêmement sévères dans certains cas pour les personnes, et pour les entreprises, cette crise va comme les autres révéler des gens, des comportements, des tendances. Et celles qui sortent renforcées de cette crise me paraissent porteuses : solidarité, proximité, relations humaines, transparence, relocalisation, RSE, développement durable… d’autant plus qu’elles sont dans l’ADN de la PQR. Plus que jamais, nous sommes un média d’avenir, pour peu que nous poursuivions notre formidable transformation.
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