Le baromètre initié par 366 et Kantar en mars 2020, revient chaque jeudi en exclusivité dans Correspondances Locales pour faire le point sur le moral, l’opinion des Français, mais aussi leur adaptation au quotidien post-crise COVID. La 36ème vague s’est déroulée du 23 au 25 novembre 2021.
Net regain d’inquiétude face au virus en parallèle d’une résistance à la vaccination qui s’intensifie chez les « antivax »
Alors qu’il y a 6 semaines, on entrevoyait enfin une sortie de crise avec une situation sanitaire globalement stabilisée et des Français largement rassurés, cette fin novembre marque le retour d’une forte circulation du virus sur le territoire et des craintes légitimes qui vont avec, surtout auprès des moins de 35 ans. Ils sont en effet 50% à nous déclarer être inquiets face au virus, un résultat en hausse de +17 points vs le dernier point de mesure en S41 (mi-octobre) et supérieur de 6 points à la moyenne nationale, au global, 44% des Français nous confient leurs craintes face au virus (+13 points vs S41).
Une flambée qui intervient dans un contexte de reprise épidémique, on parle déjà de 5ème vague qui s’amorce, alors même que le taux de vaccination en France, certes élevé avec 84% des Français déclarant s’être fait vacciner depuis le début de la pandémie, stagne depuis plusieurs semaines (soit 16% de non vaccinés et 2% d’interviewés qui souhaitent ne pas répondre). On observe en parallèle un pourcentage « d’antivax » croissant : interrogés sur leur intention de se faire vacciner à court terme, 61% des répondants non vaccinés à date répondent « certainement pas » : un résultat en progression de +5 points vs S41 et +19 points vs S34 (fin août 2021). Qui sont ces « résistants » à la vaccination ? selon notre baromètre, il s’agit majoritairement de 35-49 ans, CSP+ !
Avec le retour du virus, le pass sanitaire s’impose auprès des Français, surtout les plus âgés
Avec l’automne et le retour du froid, on a pu assister à une réactivation de la circulation du virus sur le territoire. Ceci explique sans doute l’accroissement constaté du nombre d’interviewés favorables au pass sanitaire, pourtant assez décrié lors de sa mise en place l’été dernier : ce sont aujourd’hui 71% des répondants qui s’y déclarent favorables, soit une progression de 7 points en six semaines. Les plus « pro-pass » ? Plutôt des hommes, plus de 50 ans (76% des 50-70 ans soutiennent le pass sanitaire, indice 107 vs moyenne nationale) voire +70 ans (86% des 71+ soutiennent le pass sanitaire, indice 121 vs moyenne nationale), inactifs et vivant plutôt en agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants.
Des Français favorables donc aux actions de prévention mises en place par le gouvernement face à la recrudescence du virus mais qui s’avèrent néanmoins plus partagés lorsque la contrainte s’alourdit. 63% d’entre eux soutiennent ainsi le conditionnement du pass sanitaire à une dose de rappel pour les plus âgés mais sans doute aussi pour tous les adultes potentiellement concernés ; 60% valident un reconfinement, si nécessaire, pour les non vaccinés mais « seulement » 47% se déclarent favorables au retour d’un couvre-feu généralisé et 48% à la limitation des déplacements en France.
Des Français regagnés par le pessimisme et qui se déclarent tout juste satisfaits de la gestion de crise par le gouvernement
52% des interviewés se déclarent globalement satisfaits de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Un chiffre qui affiche un léger recul vs S41 (-2 points) mais qui masque surtout de réelles disparités selon les cibles : ainsi, les hommes s’avèrent en moyenne plus satisfaits que l’ensemble des Français de l’action du gouvernement (54% / indice 104) ; les plus âgés également (67% chez les 71+ / indice 129, à l’inverse des 35-49 ans, 44% / indice 85). En termes de CSP, les inactifs s’avèrent plus satisfaits vs moyenne des Français (57% / indice 110), à l’inverse des CSP- (46% / indice 88) ; enfin en terme d’habitat, ce sont les habitants des agglomérations comprises entre 20 000 et 100 000 hab. qui soutiennent davantage le gouvernement dans ses décisions (74% / indice 104), à l’inverse des résidents d’agglomérations de -20 000 hab. (66% / indice 93).
Côté moral, cette recrudescence du virus alerte à nouveau nos compatriotes sur leur capacité à se déplacer, voir leurs proches, et ce, à court terme, alors même que les fêtes de Noël se rapprochent. Ils affichent d’ailleurs un pessimisme croissant lorsqu’on les interroge sur leur vision à terme de la situation sanitaire en France : une hausse de +10 points vs S41 sur cet item. La situation n’impacte pas à date leur projection au niveau pouvoir d’achat, économie ou épargne, même si, y compris sur ces critères, ils affichent au global un pessimisme largement majoritaire. Gageons que 2022 change la donne et permette aux Français de retrouver plus de légèreté.
Retrouvez les résultats complets et détaillés de notre baromètre sur notre site.